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La magie des mots

18 mars 2013

Sauter dans le vide. (Part. 2)

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Ouais moi j’erre inconscient, âme morte des pavés,

Caché dans la capuche, ci-gît jeunesse flinguée,

Je n’ai rien vu du monde mais oui c’est déjà trop,

J’pense toujours à Sasha les nuits d’ivresse sur mon radeau.

 

Putain je traine mon cul jusqu’à chez toi,

Il est cinq heures Paris s’éveille,

Encore le vide que j’sens au fond de moi,

 

Qu’importe, ouais qu’importe,

Si la bouteille est pleine,

Qu’importe si t’ouvres pas,

Moi j’ai l’air héroïque,

Je ne tituberais pas !

 

Ouais aller viens m’y voir,

On va danser sur les quais,

Du Paris agonisant,

Mets le feu s’il te plait,

Fait cramer l’horizon,

Fait moi gicler les frissons,

Ouais aller viens t’y voir,

Reflet dans la vitrine,

Du Paris endormi,

Ouais fait sauter la mine,

Arrache-moi de tout,

Pousse jusqu’au fond du trou.

 

On est fait comme des rats,

Passe au travers du temps,

Sous les pavés la merde,

Et le cerveau en dérangement,

Le feu dans les artères,

Et le vent dans les alvéoles,

Aller ouais prends moi par derrière,

Dis moi c’est quand qu’on décolle.

 

J’ai de nouveau vingt ans,

Je joue avec le feu,

Ton cul entre les dents,

Je joue avec nous deux,

Le canon sur ta tempe,

Te flinguer par amour,

Aller éteint les lampes,

Du noir, je deviens sourd.

 

Echoué sur le parquet,

Ouais traite-moi d’endormi,

Que la nuit fut violente,

Sûr toi, tu n’aurais pas subit,

T’as le monde dans les pognes,

Harpie du Paris-blues,

Succube des bas quartiers,

Reine des boites à partouzes,

T’as le monde à tes pieds,

Bouffe les espoirs flingués,

Tu peux jouer la dompteuse,

Non moi je n’ai jamais rampé.

 

Ouais moi j’ai l’âme de l’inconscient,

Pauvre corps décapité,

Je n’bande plus que pour elle,

Oh Sasha, auras-tu pitié ?

 

J’ai la mémoire qui flanche,

C’est bon d’avoir vingt ans,

Et te prendre par les hanches,

Comme font les chiens errants,

 

Et si j’en restais là,

Resterais tu avec moi ?

Et si j’en restais là,

Tiendrais tu avec moi ?

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16 mars 2013

Sauter dans le vide (Part. 1)

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Et revenir écrire pour moi toujours enfin,

C’est retomber encore aux fond des bas instincts,

Mais qui va croire en moi quand j’aurais plus la force,

Qui va me protéger quand toi tu seras loin ?

 

Le monde est si petit quand on est seul au monde,

Je n’aime plus autant ma belle solitude,

J’ai le corps fatigué à courir l’horizon,

Et ouais parler d’amour je n’ai plus l’habitude,

 

Et il me manque le goût de toi,

Juste au bout de la langue,

Et il me manque la faim des temps,

Et il me manque son cul encore,

Et toi qui crie et fait vibrer ma nuit,

Dis pourquoi tu fais ça ?

Et ouais j’ai peur de tout,

Putain mon quotidien c’est toi.

 

Et puis écrire encore parce que ça brûle ici,

Le monde enflamme ce qui reste encore debout,

T’entendre rire toujours pour me sentir en vie,

M’aimeras-tu encore quand je serais à genoux ?

 

L’histoire dira qu’on était mille,

L’histoire dira qu’on était fous,

Qu’ils parlent encore d’amour,

Ouais pour jouir en nous,

L’histoire c’est les amis,

Ouais que je traine depuis mille ans,

Ils sont la force et l’horizon,

La seule constante qui puisse braver le temps.

 

J’ai buté et dieu et ma famille peut être par fierté,

Renié l’amour et puis la mort pour pouvoir m’envoler,

Et je suis l’incendiaire des hallucinations,

La part d’enfant en toi que tu n’vois plus chez moi.

 

C’est quoi la vie encore,

Se jeter dans le vide,

Les mains liées au corps,

Tu sauterais avec moi ?

C’est ça la vie tu crois ?

Tu sauterais avec moi ?

1 février 2013

Tous feux éteints.

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Tu l’as vu toi, mon corps qui flanche encore, et mes hésitations, le fragile dans mes mains, t’as vu tout ce qui sort, et la merde et le rien, t’as vu comme je suis mort, à ne plus comprendre comment tout ça se tient. T’as bien vu toi, comme je ne brûle plus, cadavre encore fumant des incendies passés, courir après la vie, mourir demain ou bien jamais, t’as vu mes yeux éteints, et l’asphyxie dont j’te parlais. Y’a que j’trouve plus vraiment les mots, que je vomi des phrases déjà usées, y’a que l’horizon est là presque de trop, et s’en est presque assez de t’avoir sur le dos.

 

Tu l’as vu toi, mon regard qui s’éteint, t’as vu les vieux artistes s’esquinter morts de faims, t’as vu ce qui me ronge et la moelle et le cœur, et crois moi je tuerais pour le sourire de ma sœur. T’as vu mes morts accidentelles et ma désespérance, tous les remparts dressés là sur ma peau, et tes appels au secours brisés en mille contre mon dos. Et puis tu n’écoutes plus toutes mes conneries, les mots fuyants que j’élabore pour le semblant des choses, ouais toi tu laisses parler le vent, et d’un air de défi tu lances un touche moi si tu l’oses.

 

T’as bien vu toi, les jeux qui mènent à rien, tous les détours pour bien se perdre, la force des muscles de nos mains, les yeux fermés pour oublier la merde. T’as bien senti l’absence de rage, celle qui pèse lourd, la belle tranquillité qui noie la vie et qui rend sourd. Y’a qu’la fumée sans faire de feu, moi je l’ai vu, les yeux bien grand ouverts, qu’on était deux et qu’on avait des rêves d’incendiaires.

17 octobre 2012

L'ivresse des lendemains.

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Bon d’accord je ne suis pas encore mort,

Je n’ai pas pris le large un grand matin,

Ouais d’accord je ne tiens plus debout,

Et je m’allume quand tu reviens,

 

Et si je suis là silencieux,

C’est peut être pour t’entendre rire,

Un peu d’amour juste pour le jeu,

Tout juste de quoi me faire courir,

 

Et Monica chante pour moi,

M’enivre des fumées sauvages,

Le toit du monde sous nos doigts,

L’amour se meurt d’être en cage,

 

Du sacré cœur à la rochelle,

Je t’ai vu filer dans la foule,

Suivre à la trace tes étincelles,

Et me faire happer par la houle,

 

Non moi je n’ai pas tout perdu,

Me reste les rêves au goût du vin,

Les impressions de jamais vu,

Et puis l’odeur de ton shampoing,

Ouais il me reste encore tes mains,

Juste de quoi briser le monde,

Traine ma carcasse de mort de faim,

Te dévorer en trois secondes,

 

Et s’il faut vaincre la tempête,

Tenir debout même allongés,

Me foutre des idées en tête,

Tu sais y faire pour m’allumer,

Et je me noie dans mon absinthe,

Ouais me consume plus vite que toi,

M’embrase quand la flamme est éteinte,

Je meurs d’envie d’mourir en toi,

 

Je suis ruiné de l’intérieur,

Ouais j’ai bu trop de sortilège,

J’suis déjà comme parti ailleurs,

Comme on dirait j’suis pris au piège,

Et puis j’peux plus compter sur toi,

Comme la lune t’as foutu le camp,

Pour aller t’faire sauter là bas,

Par un amant plus beau que moi,

Mais non je n’ai pas tout perdu,

Me reste le goût de ton venin,

Me reste le goût de ton cul,

Et peut être même son parfum,

Ouais il me reste encore mes yeux,

Pour te pleurer et te maudire,

Pour garder les reflets du feu,

Les mots brûlés que j’aime écrire,

 

Et s’il faut vaincre les tempêtes,

Tenir debout même allongés,

Et s’il faut continuer la fête,

Moi je voudrais bien t’embrasser,

Et me noyer dans mon absinthe,

Pour oublier ou pour rêver,

Et m’embraser lumières éteintes,

Te faire l’amour sur le parquet,

 

Te baiser contre la porte rouge,

Te faire un peu mal pour changer,

Et puis voir ton égo qui bouge,

Qui agonise le long du quai,

Te voir jouir sur le trottoir,

Comme une reine de la nuit,

Comme une pute en plein combat,

Qui gagne la guerre et baise la vie !

Qui gagne la guerre et baise la vie !

Qui gagne la guerre et baise la vie !

 

 

 

Et depuis quand on fuit, les gueules cassées, les yeux éteints, les coups et puis les cris, mais depuis quand on abandonne avant la fin ? T’as le moral en up and down, j’me fous d’tout ça, des imbéciles qui t’traitent de conne et d’tes mots durs que j’encaisse pas. J’me fout du temps qui passe et qui lessive nos corps usés, j’tiens pas à c’qu’on s’efface, j’sais plus comment prendre mon pied. Je crois gagner le monde quand de tes yeux tu m’assassines, ça fait vibrer mon univers, j’y vois nos jeux qui se dessinent, et quand tu promets l’indécent, quand tu m’avales, quand tu me prends, j’ai comme envie d’t’aimer un peu, de voir en toi celle que j’attends. 

17 octobre 2012

Toujours être ailleurs.

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Prendre des risques, c’était pile dans nos cordes. Poser les sacs, faire étalage de ta témérité, le sourire de défi qu’on arborait au commencement des choses. Un jeu de plus. Une histoire neuve à dévorer à la hâte. Et j’écrirais sur ça, comme sur le reste.

 

Et nos pas lourds d’enfants blessés résonnent encore chaque fois qu’on s’aventure un peu à l’ouest. C’est une histoire de distance sournoise qu’on fout entre nous deux, de vide magnétique qui fait qu’on pousse toujours en sens inverse. Battre des ailes ne suffit plus, j’ai l’air qui brûle dans mes poumons, et ça m’arrache les mots humains, ceux là même qui ont brisé toutes les histoires d’avant.

 

Prendre des risques, c’était pile dans nos cordes, et t’as nié de toutes tes forces pour résister jusqu’à la fin. T’as fait semblant, feinté la rage et puis l’amour, mordu mes mains autant qu’possible. C’est l’oppression des idées molles, de l’à-peu-près dans ma mémoire, me souvenir de tout, et des coups bas, et des exploits furtifs qui nous rendaient malades.

 

Y’a qu’on faisait ça comme une sorte de jeu, nos deux esprits entrant en collision, la corde sensible pour faire sonner la résonance des émotions.  Y’a qu’on s’est jamais résigné à mettre un point final, à baver sur les suites en suspension, à ronger la passion jusqu’à nos os rouillés. Y’a qu’agripper ton cul c’était comme s’emparer du ciel, le paradis sauvage, me sentir dieu le temps d’en jouir, et qu’entre nous y’a jamais d’place pour autre chose, se prendre et se jeter pour la beauté de l’acte et l’illusion des pleins pouvoirs.

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19 décembre 2011

I'm just going out of myself.

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Je l’avais un peu oublié, un peu. Et c’était déjà beaucoup. Et le voir revenir, comme ça, ça m’a foutu un coup à l’estomac. J’en tremble encore, et je n’y arrive plus. Nos choeurs qui entrent en collision, nos mains s'agrippent au mât et plongent encore plus profond que la dernière fois. Ta voix tambour de guerre est venue pour marquer ma peau, venue droit des enfers pour me briser les os.

 

Et j’avale à nouveau les choses, sans vaciller, reprend le souffle et recrache sans peine. Dressé comme un roi, dos au mur, j’affronte le ressac et je brise lentement mes chaînes. C’est l’humain qui gronde au fond de mes entrailles, l’enfant sauvage qui veut percer le ventre, et je bouillonne encore d’être amoureux de toi, la rage électrochoc, c’est le métier qui rentre.

 

Et les mots se font durs, percutent les corps en mouvement, ricochets, hématomes, des trous dans nos armures et puis l’odeur des balles à blanc.

 

Je l’avais oublié, un peu. Et le voir revenir ça m’a rendu vivant.

10 décembre 2011

Bury me now !

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Et puisse un vent violent se lever entre les plis de nos chairs, puisse le temps nous assassiner à petit feu. J’ai vu briller tes yeux ma jolie meurtrière, j’ai vu ton appétit de louve dévorer l’entre-nous-deux.

 

En voilà des mirages, amour d’apesanteur, quelques lettres marquées, creusées à même la peau. Il faut régler l’image, il faut vaincre la peur, sourire halluciné, baise moi avec tes mots.

 

Il est des éclats de chair qui tâchent les parois, éclaboussures humaines venus strier l’écran, quelques morceaux de moi comblant les interstices, peut être un peu de toi qui suinte, dans tout l’appartement.

 

A t’entendre hurler j’ai bien cru à l’émoi, à sentir mes os qui craquaient sous tes pas, et j’en tremble comme toi ma lucie des enfers, et j’en tremble de toi ma pute au revolver.

Et j’ai cracher tout ça, vomi sur la moquette, noyé dans la vodka, et le coeur à la fête, j’ai cru crier tout bas, le silence dans ma tête, être maître de soi veut dire «appuie sur la gâchette».

 

C’est le passage à l’acte, de l’ombre à la lumière, la règle du manque et du tact, des bouteilles à la mer. C’est les baisers volés, mon élan suicidaire, c’est ma belle écorchée, ma folle colombe à la guerre.

15 novembre 2011

Un diable à la mer.

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Et j’pense encore à toi, juste par intermittences, mitraille mes vieux souvenirs, tire en rafale contre les murs. J’ai des photos de toi criblées d’choses indécentes, parfois je meurs un peu trop vite à fantasmer sur nos blessures. Et toi, taudis de chair gonflé à l’héroine, tu traines tes os rongés aussi loin que possible, faire bonne figure aux yeux du monde, serrer les poings pour pas flancher. T’as jamais voulu croire, même pas en toi, sauf dans l’défi, la rage pour affronter les vents contraires, y’a d’la fierté dans tes élans de suicidaire.

Mon évanouie, ma belle inanimé, ta bouche bien colorée qui m’avalait mieux que le monde, j’en ai bavé pour t’remplacer, pour faire l’effort d’hurler sans toi. La perte d’équilibre qui accompagne encore parfois le vide de l’espace-temps qu’on éventrais du bout d’tes doigts. J’me suis pendu trois fois en quelques jours, à mon boulot, à ma musique, à ma putain d’grève de la vie. Ma folle furieuse, ma jolie garce, j’pense à ton corps friable capable de m’foutre droit dans le mur, et j’use mes souvenirs contre la porte d’ascenseur. J’refais l’histoire avec ces putes, la vie, la mort, le reste aussi. J’refais l’arnaque de ton amour, la messagère furieusement ivre qui vient planter ses mots divins à  coup de crocs droit dans l’coeur. Ma fille de l’air, mon évasion, le toit du monde qu’on piétinait ne t’as jamais foutu l’vertige. Moi j’ai sombré au moindre coup, à chaque sursaut contre tes reins. Mon hystérique, ma bulle d’envie, l’appel au sexe dans ton regard, l’avale-faiblesse dans tes grands gestes de reine de nuit, j’ai jamais pu retrouver ça dans les amour d’supermarché. Brisée en mille t’as dû filer, et c’est pas sûr que t’y penses plus, et j’ai cru t’voir samedi dernier, y’avait tes yeux sur son visage, y’avait tes bruits sur mon image.

J’ai jamais voulu croire, ouais sauf en toi, c’était l’défi, juste défoncer les vents contraires, y’a de l’amour dans nos relans de coeurs de pierres.

31 octobre 2011

Doit y avoir autre chose.

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Et si jamais je n’étais pas d’accord ?

C’est vrai j’ai dit ces choses, un peu sans réfléchir, un peu histoire d’franchir le bord, enfin surtout j’ai dit tout c’que t’avais envie d’entendre. T’as pas eu l’air d’hésiter, c’était bien confortable, m’enfermer dans ton petit manège, faire semblant, même pas en reculant, sans accroc dans la voix. Au fond, nous deux, c’était un raté de plus, un naufrage programmé, mais sans le mélodrame, noyé dans un bassin aseptisé, drogué aux conventions fournies sur ordonnance. Au fond nous deux, c’était deux prénoms sur un morceau de papier, mais sans l’odeur de l’encre, avec des points dressés fièrement en haut des i, la stricte vérité c’est qu’on jouait l’amour sans convictions.

 

La stricte vérité, celle que je n’ai pas osé dire tout au commencement des choses, celle qu’on pouvait imaginer en arrière plan dans les ombres projetées de nos corps à distance, c’est que cet horizon figé entre les murs du monde tendait à asphyxier toutes mes parcelles d’humanité. Devenir robot parmi les robots. Les hommes transposés en numéros. La belle parade des visages à grands sourires sur les photos numérisées. La drague des samedis soirs soigneusement étalée sur les réseaux sociaux. T’aurais tiré la gueule si j’avais dit que je n’voulais pas de tout ça. Pas d’poke sur Facebook, pas de Meetic sous photoshop, pas d’crédit sms à triple chiffre. T’aurait tiré la gueule si j’t’avais avoué tous mes penchants un peu malsain, ma maladresse, ma confusion, mes sautes d’humeur, tous mes caprices, mon inconstance. T’aurais tiré la gueule si j’t’avais dit tout c’que j’voulais vraiment. Les attentes infernales, le souffle coupé en montant l’escalier vers ton appartement, l’hésitation devant la porte, même après la trente troisième visite. Les clopes à partager, tirer sur le même filtre et boire au même goulot, griller sur place, l’air abruti, en me voyant cinglé, à t’acheter des cadeaux un peu trop chers. Sentir la peur, sentir venir nos airs béats, sentir tout ça, ce qui sent bon et ce qui pue. T’aurais tiré la gueule si j’avais dit que j’voulais pas t’payer un verre, t’emmener dîner ou t’inviter au cinéma. Si j’avais dit que c’que j’voulais c’était construire, tout fabriquer, devenir l’usine à création, faire les trois huit à nous tous seuls. T’aurais tiré la gueule en découvrant c’qui m’fait bander, le grand bazar, tous les défauts, le crade et le merdique, les engueulades et les moues forcées pour masquer les sourires inopportuns. Et surtout pas la stratégie, ni les conseils, ni l’manuel du petit couple aux allures de recettes de cuisine. Ouais moi c’que j’aime c’est l’entropie, engueuler dieu du désordre qu’il nous a laissé en repartant d’chez nous, l’inouï d’te savoir dans mon lit sans jamais être sûr que t’y sois pour moi. Tout c’que j’aurais aimé c’est sentir la douleur, un peu de vie dans nos ébats, un peu d’larsen dans nos discours, un peu de toi et moi dans cette histoire, même rien qu’un peu. Tout c’que j’aurais voulu c’est ressentir, toutes les caresses, les ecchymoses, l’extase et le sacré, l’amer et puis l’acide, le sucré, le salé, le goût d’ton sexe et de tes larmes, l’odeur du souffre et l’mélodrame.

 

T’as vu comme on s’ennuie, notre existance noyée dans le formol, à s’voir vieillir dans un miroir, au ralenti, sans dénouement et sans début. Et nos chairs mortes qui n’sentent même pas la pourriture, quand on manque d’air au fond d’un trou, même pas le goût de la poussière quand j’laisse ma langue glisser sur nous. Pire que la mort, l’absence de vie, c’est le grand vide sans le vertige, mon sperme qui coule sans le plaisir, c’est le coma sans accident, c’est le non sens qui m’pousse à fuir.

 

« Ne me dis pas toi que vivre nous fatigue, qu’on ne fait que passer, doit y avoir autre chose. Et l’envie de se perdre dans les bras l’un de l’autre, peut être que j’y ai cru … Je sais plus. »

 

22 février 2011

Qui savait au début qu'il y aurait une fin ?!

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Et t’en dirais quoi toi, de foutre le camp ?

 

J’ai froid en dedans, je bous littéralement, tes mots toxiques qui me percent la peau, et l’évasion résonne comme une évidence. Bien longtemps que toi tu les as dompté, les évidences à peine audibles, quand t’anticipes mes défaillances, que je retombe entre tes mains, à chaque faux pas, tout juste parce que c’est toi. Toi tout entière, de l’enfer de tes gestes, à tes sarcasmes bruyants, oui ma tête fait des rebonds et tes yeux disent que tu mens.

 

Et l’on brouillonne encore, les potes et moi, des esquisses maladroites, des à-peu-près de vies, la foire aux commencements, quand on découvre que même les grandes idées sont solubles dans le vin. La marche à suivre importe peu quand on préfère planer, rêver de toi jusqu’au matin, les corps à la dérive. Qu’on savait bien dès le début qu’il y aurait une fin.

 

 

Et t’en dirais quoi toi, de faire halte chez moi ?

 

J’ai pris le paradis d’assaut. Il fut un temps c’était New York, les rues blindées de béton noir, et les néons de ma salle de bain. Si t’avais bien voulu raser les murs de ma chambre, refaire trembler le monde de passions brise-pierres, juste plaquer ton cul sur l’email et le tissu, jouer sous mon poids à fermer les paupières.

 

T’as vu qu’au lieu de ça, tu n’parles que de routes à se faire, oui d’horizons lointains, de décalages horaires. La science des actes manqués, c’est notre histoire d’amour, la pleine démesure des fossés qu’on creusait, en éventrant la terre avec nos propres ongles. J’ai laissé le paradis en lambeaux, c’était commode ainsi, à voir les anges pleurer, tes ailes dans l’incendie.

 

 

Et t’en dirais quoi toi, de vouloir te venger ?

 

Tu sais j’ai pris grand soin à laisser chaque trace, que le chemin soit marqué, j’ai effacé les regrets et mis des mots à la place. Tu sais j’ai pas perdu l’élan, que je prenne l’envol ou accélère la chute, c’est le manque qui me flingue, je me sens vivre à la lutte.

 

C’est pour quand la revanche, celle des mots vides et des poings dans les cotes. Celle des baisers salés et des sourires en coin. C’est pour quand la tuerie du dimanche, celle des contes de couette et des numéros sur la main. Ce soir je dîne en terrasse, et toi, tu m’tues et puis tu t’casses.

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