Vincent

T'as de l'aventure au fond d'ta tête, et l'ambition d'être un enfer, qu'on prenne ou qu'on jette, finalement t'as jamais aimé les paroles en l'air. C'était un peu d'passage en force et surtout beaucoup d'fièreté, et puis mimer l'humeur féroce histoire de goutter à la liberté. T'as eu la vie, même dans l'excès, t'as gagné l'jeu au premier jet. C'était un rôle taillé pour toi, te pavaner tout en fuyant, faire tourner l'monde avec amour sous tes allures de faux méchant. Cette sensation que tout va vite, que tout s'enchaine dans un élan incontrolable sans autre suite que celle que tu balançais sur la table. Tu faisais croire à ton pouvoir, à ton dégout en train d'bouillir, t'as su faire voir aux plus septiques qu'y'a pas d'limite au meilleur comme au pire. Bel obsédé d'la vie qui court, d'l'amour à fleur de peau, du laid et du beau. Ta frénésie pleine de ratures que t'écrivais le long des corps d'hommes en chaleurs, ça vallait bien toutes ces morsures que t'infligeait d'un air moqueur. Je les ai vu t'envier de tout, sur ton passage s'cacher dans les p'tits trous. J'les ai maudit de t'avoir fait, de t'avoir plu, d'avoir rien dit et finalement d' t'avoir déçus. C'est une histoire, presque comme une autre, tout sauf banale, et finalement c'est plus qu'un tout qui fait qu't'es là et qu't'es à poil. Dans un salon, à demi mots, on parle de rien et d'perfection, on parle de tout et on a chaud, c'est lourd de sens quand on y pense, un être à part qui touche là où il faut, puis qui repart tellement fiert d'en avoir fait trop. Parce qu'on aime ton excès et ta splendeur, plus t'en fait trop moins on a peur !