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La magie des mots
5 janvier 2007

les enragés

Smiling_Emo_12a_by_Ex_po_zure

On s’en foutait de nôtre avenir, on voulait juste apprendre à sauter, on voulait juste apprendre à sourire, on voulait surtout apprendre à rêver. Beaucoup d’envies repassent ici, c’est comme une valse qui s’évapore, et on s’évade sous cette pluie, il n’a plus jamais quitté ce corps. Puisque nos souvenirs sont là, à retendre nos sexes raides, c’est pas qu’on soit sûr de ça, mais j’crois qu'on a plus besoin d’aide. Y’a bien trop d’horreurs ici, plus personne n’ose inventer, on installe des doses d’ennuis, que la foule daigne s’écarter. Il y a des instants privés, où s’abattent d’autres fléaux, où l’on se lance sans filets, c’est toujours un peu trop tôt. Mais tu peux t’imaginer, et te perdre sous d’autres feux, comme ces phrases consumées qu’on lâchait sur d’indignes cartes de vœux. Nos histoires sont belles hélas, on n’regarde plus trop ailleurs, on n’échange plus trop nos places, faut croire que l’inconnu nous fait peur. Moi j’ai plus l’age d’ignorer, et j’ai plus l’temps d’m’informer, de vous voir si près du but, j’ai même pensé à vous assassiner. On se passe de commentaires, on planche sur d’autres projets,  j’sais pas trop ce qu’on espère, c’est le moment d’être inquiet. N’oubliez pas vos enfants, nagez jusqu'à l’autre rive, surtout prenez vôtre temps, pensez à tous ceux qui suivent. Je n’ai plus trop d’avenir en poche, j’ai fini de croire en toi, j’ai du mal à vivre sous cloche, je voudrais juste être moi. J’ai du mal à vous entendre, j’ai juste une idée en tête, j’ai plus trop envie d’apprendre, j’voudrais que quelqu’un m’arrête. Qui a dit qu’il pouvait voir, c’est celui qui nous prend en chasse, ici il fait bien trop noir, j’voudrais savoir ce qu’il se passe. Une demi heure qu’on s’égare, c’est plus l’heure de faire la sieste, aller viens donc on se barre, les jaloux sont ceux qui restent. On en a des habitudes, se noyer sous d’autres foules, pourrir dans nos certitudes et puis se dire que tout roule. Mais quelque chose cloche ici, c’est sûrement rien d’important, c’est pas comme on m’avait dit, ce pays est à feu et à sang. Y’a des mômes dans la rue, qui jouent à se tordre le cou, et puis à se tirer dessus, que fait le grand méchant loup ? J’énumère toutes vos menaces, c’est si bon d’être sûr de soi, visage sombre et cœur de glace, j’suis certain de faire le poids. Ravalez vos espérances, maudissez vos années noires, prenez garde à la dépense, rien de bon ne se prépare. Mais on a encore le temps, quelques doses d’amour niai, qu’on étalait sur le divan, quand le docteur nous écoutait. J’voulais nous dire des mots bien faits, bien assortis et ordonnés, j’en avais marre d’panser tes plaies, j’pouvais à peine nous rassurer. Et nos raideurs collés aux murs, sourire à ceux qui poussent devant, j’avais trop peur, j’étais pas sûre, j’avais beau fuir je manquais d’temps. Notre historique nous fait défaut, on oubliait nos aventures, marcher au pas là où il faut, mourir d’ennui ou faire une cure. On pensait ça parfois d’ailleurs, ça valait mieux d’être protégés, être assise là, compter les heures, pendant que continue la marche des enragés.

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