Les enfermés

La langue qui racle l'univers pour retrouver le goût, la horde des affamés en marche arrière mais jamais à genoux. A jardiner le temps en semant l’impatience, douterais tu des grands vents qui balaient leurs absences ? Tu peux fermer les yeux du samedi au lundi, tu peux peut être aussi cracher le feu pour voir fleurir des incendies. Ta pauvre mère suffoque le long des caniveaux, juste un trou dans la coque envoie ton monde à l’eau. Ta gueule qui gratte la surface pour retrouver de l’air, la horde des paumés meurt peu avant la frontière. C’est pas la vie qu’on avait prévu à cet âge, c’est juste qu’on avait des prénoms au lieu de s’appeler fauves en cages.