Wendy (La putain d'amsterdam)

Il y avait tes silences et tes sautes d'humeur,
Il y avait les marées et des putes en vitrine,
Et puis ce ciel rouge dont nous avions si peur,
Et nos corps qui tremblent gavés d'adrénaline,
Si tu viens avec moi marcher le long du port,
Amsterdam de nuit nous rendrait amoureux,
Plus de place dans les bars tant il fait froid dehors,
De toute façon la nuit commence à peine pour nous deux,
Et ma tête qui tourne et ta jupe qui vole,
Noyés dans la fumée au doux parfum de rêve,
J'aurais voulu je crois que l'on quitte le sol,
j'aurais voulu je crois que ton cœur se soulève,
Il y avait l'auberge juste en face de la mer,
Et toi dans ton hôtel à l'autre bout de la ville,
Presque trois heures de marche séparent nos univers,
Je ne te suivrais pas tu peux être tranquille,
Il y avait les silences, moi qui cherchait mes mots,
Trouver comment te dire ce que me fait ton regard,
Un peu comme celui de ces filles en talons hauts,
Qui se donnent toutes entières pour quelques dollars,
Il y avait ma détresse quand t'as voulu repartir,
Perdu sur la banquette seul à fumer mon joint,
Il me restait la faim et la bière à finir,
En repensant à toi jusqu'au petit matin,
Et puis comment savoir si tout était réel,
Si tu n'était pas là que pour piller mon fric,
Avec ton air égaré et ton porte jarretelles,
Pour faire croire aux clients qu'ils sont pour toi uniques,
Ca m'a coûté je crois quelques billets froissés,
De te voir dans mes bras partager mon goulot,
Tu as su rendre belle Amsterdam en été,
Me laissant en souvenir le goût et l'odeur de ta peau,
Je t'imagine aussi avec un autre prénom,
Parce que Wendy n'est surement pas le tiens,
Je regrette simplement de n'avoir plus un rond,
Car j'aurais pu tenir pour toi jusqu'au siècle prochain.